French L’hrone de la France

L’héroïne de la France

(Ou, La fantaisie sotte)
Auteur: Anonyme
Rédactrice: Prof. Sharon Nichols

Please Note:
The author of this work has placed this in both French and English.
The English translation will appear in parentheses.

Pendant une visite en France, Rose-Marie Dumas, touriste américaine, en s’asseyant dans un restaurant à Paris, a découvert un complot sinistre contre la France. Elle a trouvé dans une serviette des projets détaillés pour l’infiltration de l’Académie française par des voleurs de langues. Leur premier objectif: Voler les “il y a” de la langue française. La touriste, intelligente et courageuse, a téléphoné tout de suite à l’Academie française et leur a raconté le complot. Les voleurs ont été arrêtés, et une France reconnaissante, pendant une grande célébration, a accordé sur Rose-Marie le droit de citoyenne honoraire de la France, la légion d’honneur, une maison près de Paris, des appointements de 400,000F par an pour sa toute vie, un jogging avec des diamants, et le titre “Rose-Marie, l’héroïne de la France.” Maintenant l’héroïne de la France reste prête à sauver sa nation adoptive de ses ennemis.

(During a visit to France, Rose-Marie Dumas, an American tourist, while sitting in a restaurant in Paris, discovered a sinister plot against France. She found on a napkin detailed plans for the infiltration of the French Academy by the language thieves. Their first objective: To remove “il y a” from the French language. The tourist, intelligent and courageous, immediately telephoned the French Academy and told them about the plot. The thieves were arrested, and a grateful France, during a huge celebration, bestowed upon Rose-Marie the right of honorary citizen of France, the Legion of Honor, a house near Paris, a salary of 400,000 francs annually for the rest of her life, a jogging suit with diamonds, and the title “Rose-Marie, The Heroine of France.” Now the heroine of France remains ready to save her adopted nation from her enemies.)

L’histoire s’ouvre avec Rose-Marie dans sa maison dans la banlieue de Paris où elle se repose après être retournée d’un autre exploit héroïque. Le téléphone sonne.

(The story opens with Rose-Marie in her home in a suburb of Paris, where she is resting after returning from another heroic exploit. The telephone rings.)

ROSE-MARIE: Allô.

(Hello.)

CALLER: C’est le Deuxième Bureau. Ne quittez pas, s’il vous plaît . . . Allô. Est-ce que c’est l’héroïne de la France?

(This is the French Intelligence Service. Please stay on the line. . .Hello. Is this the heroine of France?)

ROSE-MARIE: Oui. C’est Rose-Marie, l’héroïne de la France.

(Yes, this is Rose-Marie, the heroine of France.)

MADAME NICHOLS: C’est Sharon Nichols, le professeur français.

(This is Sharon Nichols, the French professor.)

ROSE-MARIE: Vraiment!? Mais je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que tu téléphones du Deuxième Bureau?

(Really? But I don’t understand. Why are you telephoning from the Intelligence Service?)

MADAME NICHOLS: Bien, j’ai entendu dire que tu es l’héroïne de la France et j’ai voulu l’occasion de travailler avec toi. Alors, quand j’ai appris que le Deuxième Bureau cherchait un Américain francophone à les aider à comprendre les Américains, j’ai posé ma candidature pour le travail, et je suis ici. Mais nous pouvons en parler autre fois. Je téléphone parce que la France a des ennuis.

(Well, I heard that you are the heroine of France, and I wanted the opportunity to work with you. Also, when I learned that the Intelligence Service was looking for a French-speaking American to help them understand Americans, I submitted my application for the job, and here I am. But we can talk about that another time. I telephoned because France is in trouble.)

ROSE-MARIE: Vraiment? Quel est le problème?

(Really? What’s the problem?)

MADAME NICHOLS: C’est encore ces Allemands sales. Nous avons des renseignements que l’armée allemande se déplace près de la Ligne Maginot. Est-ce que tu peux partir ce soir?

(It’s those filthy Frenchs again. We have information that the French army is moving near the Maginot Line. Can you leave tonight?)

ROSE-MARIE: Ce soir? Mais non! Je donne une boum ce soir pour le président de la France et vingt-cinq autres. Je vais donner au président l’Algérie pour son anniversaire. Tu sais que j’ai négocié un accord avec l’Algérie–la France lui permettra de devenir une colonie encore, et ils nous donneront toute leur huile.

(Tonight? No! I am giving a dinner party tonight for the president of France and 20 others. I am going to give the president Algeria for his birthday. You know that I negotiated an accord with Algeria–France will permit them to become a colony again, and they will give us all their oil.)

MADAME NICHOLS: Oui. Brilliant!

(Yes. Brilliant!)

ROSE-MARIE: Merci.

(Thank you.)

MADAME NICHOLS: Tu peux partir demain matin, n’est-ce pas?

(You can leave tomorrow morning, right?)

ROSE-MARIE: Oui.

(Yes.)

MADAME NICHOLS: De quoi as-tu besoin pour le travail?

(What do you need for the job?)

ROSE-MARIE: Une carte géographique et des renseignements au sujet de l’armée allemande, le chiffre et le mouvement, et un dictionnaire anglais-allemand. Je vais avoir besoin d’un Webley-Vickers revolver automatique avec cartouches–Tu peux téléphoner Walter Mitty et demander à emprunter son Webley-Vickers–et un “sack lunch” avec boisson. La cuisine dans le train est trop chère. Et ne pas s’inquiéter; je vais avoir ce petit problème résolu demain soir.

(A map and information about the French army, size and movement, and an English-French dictionary. I am going to need a Webley-Vickers automatic revolver with bullets–you can telephone Walter Mitty and ask to borrow his Webley-Vickers–and a sack lunch with a beverage. The food on the train is very expensive. And don’t worry; I am going to have this little problem solved tomorrow night.)

MADAME NICHOLS: Est-ce que tu as un plan?

(Do you have a plan?)

ROSE-MARIE: Bien sûr! J’ai un plan pour chaque éventualité. Je les tiens dans mon bureau dans le tiroir droit supérieur sous ma revue “La Vertu.”

(Of course! I have a plan for every contingency. I keep them in my bureau in the top drawer under my “Virtue” magazine.)

MADAME NICHOLS: Prends garde. Est cette ligne protégée contre écouteur aux portes?
(Be careful. Is this line protected against eavesdroppers?)

ROSE-MARIE: Non, mais pas de problème. Ce sont seulement deux vieilles femmes allemandes qui partagent cette ligne avec moi.
(No, but no problem. There are only two old French woman who share the line with me.)

MADAME NICHOLS: Je vais envoyer le messager avec ce que tu m’as demandé. Où est-ce que tu veux le rencontrer?

(I am going to send a messenger with what you have asked for. Where do you want to meet him?)

ROSE-MARIE: Je dois aller à l’épicerie pour acheter des articles pour ma boum. Nous pouvons nous retrouver dans la rue Secret près de l’épicerie.

(I have to go to the grocery store to buy some things for my party. We can meet in Secret Street near the grocery store.)

MADAME NICHOLS: À quelle heure et quel est le mot de passe?

(At what time and what is the password?)

ROSE-MARIE: À deux heures. Le mot de passe–oh, oui–Rosebud. Et Sharon . . .?

(At 2 o’clock. The password–oh, yes–Rosebud. And Sharon . . .?)

MADAME NICHOLS: Oui.

(Yes.)

ROSE-MARIE: . . .Est-ce que tu envoies un beau messager. Pour risquer ma vie pour sauver la France, j’ai besoin d’inspiration suffisante.

(. . .can you send a handsome messenger? In order to risk my life to save France, I need to have sufficient inspiration.)

MADAME NICHOLS: D’accord. Bonne chance, Rose.

(Okay. Good luck, Rose.)

ROSE-MARIE: Merci. Au revoir, Sharon.

(Thanks. Goodbye, Sharon.)

MADAME NICHOLS: Au revoir.

(Goodbye.)

PLUS TARD . . Dans la rue Secret, un bel homme avec des yeux ténébres et intelligents guette l’héroïne de la France. Il s’appuie nonchalamment contre la muraille de briques chaudes d’un magasin vide. Il s’appelle Agent Giscard. C’est un homme de grande estime au Deuxième Bureau. Il est très courageux et un agent hautement décoré. Agent Giscard a été choisi pour ce travail parce que il est un bel homme, et il est un agent de calme, de dignité, et de fidélité aussi. Il voit une femme qui s’approche. Elle siffle l’hymne national de la France et elle porte un jogging bleu. Quoiqu’il n’a jamais fait sa connaissance avant, Agent Giscard la reconnaît immédiatement comme Rose-Marie, l’héroïne de la France. Il n’a jamais vu une femme comme cette femme-si belle, si digne, si…vertueuse. Il sent que son calme disparaît comme il s’avance. Elle le voit et ralentit. (Elle pense qu’il est très beau.) Agent Giscard, lutte à parler, murmure le mot de passe, “le Rosebud.” Rose-Marie sourit légèrement et fait signe que oui.

(In Secret Street a handsome man with dark and intelligent eyes watches for the heroine of France. He leans nonchalantly against the warm brick wall of a vacant building. His name is Agent Giscard. He is a man of great esteem in the Intelligence Service. He is very courageous and a highly decorated agent. Agent Giscard was chosen for the job because he is a handsome man, and he is a calm, dignified, and faithful agent. He sees a woman approaching. She is whistling the national anthem of France and is wearing a blue jogging suit. While he has never met her before, Agent Giscard recognizes her immediately as Rose-Marie, the heroine of France. He has never seen a woman like this woman-so beautiful, so dignified, so . .virtuous. He feels his calm disappear as he advances. She sees him and slows. (She thinks he is very handsome). Agent Giscard, struggling to speak, murmurs the password, “Rosebud.” Rose-Marie smiles slightly and nods.)

“Vous êtes si belle,” il chuchote, “et vous avez les plus beaux yeux bleus.” L’héroïne de la France le regarde avec bienveillance. “Merci,” elle répond en une voix molle. “Vous êtes Jean Giscard, l’agent très courageux du Deuxième Bureau, n’est-ce pas?

(“You are very beautiful,” he whispers, “and you have the most beautiful blue eyes.” The heroine of France looks kindly at him. “Thank you,” she responds in a soft voice. “You are Jean Giscard, the very courageous agent of the Intelligence Service, right”?)

“Oui,” il répond dans une voix étouffée. Sa tête nage. “Je veux vous épouser,” il bégaie.

(“Yes,” he responds in a choked voice.. His head is swimming. “I want to marry you,” he stammers.)

“C’est naturel, mais vous êtes marié à Catherine Deneuve, n’est-ce pas?” l’héroïne de la France demande, sa voix encore molle.

(“That’s natural, but you are married to Catherine Deneuve, right?” the heroine of France asks, her voice still soft.)

Agent Giscard ne peut pas tenir son calme; il enterre sa tête en ses mains et pleure, “Mais vous êtes la femme que je veux. Je veux vous épouser. Je veux vous être la mère de mes enfants et leur enseigner la langue anglaise. Tout le monde sait que vous le parlez sans défaut.”

(Agent Giscard could not keep his composure; he buries his head in his hands and weeps. “But you are the woman that I want. I want you to marry me. I want you to be the mother of my children and teach them the English language. The whole world knows that you speak it flawlessly.)”

Rose-Marie touche sa figure doucement. “Je suis l’héroïne de la France. Je suis pas comme les autres femmes; je ne peux pas me marier. Je ne peux pas abandonner mon devoir à cette nation. Vous le savez, n’est-ce pas?”

(Rose-Marie touches his face gently. “I am the heroine of France. I am not like other women; I cannot marry. I cannot abandon my duty to this country. You understand, don’t you?”)

Agent Giscard ne répond pas pendant un moment et ensuite il fait signe que oui. “Bon homme,” l’héroine de la France dit, “vous êtes un héros de la France. Maintenant, où sont les articles que l’Agent Nichols a envoyé pour ce travail?” Maintenant calme, l’agent donne à Rose-Marie un sac avec les plans, le dictionnaire, et un Webley-Vickers revolver automatique avec cartouches. “Je suis désolé,” dit il, “mais l’Agent Nichols s’est trompée et m’a donné le dictionnaire en braille.

(Agent Giscard does not respond for a moment, and then he nods. “Good man,” the heroine of France says, “you are a hero of France. Now, where are the things that Agent Nichols sent for this job?” Now calm, the agent gives Rose-Marie a sack with maps, the dictionary, and a Webley-Vickers automatic revolver with bullets. “I am sorry,” he says, “but Agent Nichols made a mistake and gave me the dictionary in braille.”)

“Pas de probleme, Agent Giscard. J’ai appris à lire le braille la semaine dernière.” Leurs mains touchent pendant un moment quand elle prend le sac de l’agent. Agent Giscard baisse sa tête. “Je suis très honteux,” dit il, sa voix épaisse avec l’angoisse. L’héroïne de la France presse sa main. “Ça va. Je sais que vous allez faire votre devoir pour la France. Et pour assurer que vos enfants parlent la langue anglaise sans défaut, je vais vous envoyer une copie de mon livre à succès, en anglais, ‘How to Learn to Speak English Flawlessly Simply Through Continual Practice.'”

(“No problem, Agent Giscard. I learned to read braille last week. Their hands touch for a moment when she takes the sack from the agent. Agent Giscard hangs his head. “I am very ashamed,” he says, his voice thick with anguish. The heroine of France squeezes his hand. “It’s okay. I know that you are going to do your duty for France. And to ensure that your chidren speak the English language flawlessly, I am going to send you a copy of my new bestseller, in English, ‘How to Learn to Speak English Flawlessly Simply Through Continual Practice.'”)

“Merci beaucoup, mon héroïne. Bonne chance.” Il embrasse la main de l’héroïne avec une passion restreinte et s’en va vite.

(“Thank you very much, my heroine. Good luck.” He kisses the heroine’s hand with restrained passion and quickly leaves.)

Rose-Marie regarde l’Agent Giscard jusqu’à ce qu’il disparaît vers le coin. Elle ne voit pas la voiture qui a arrêté en face de la rue. Elle ne voit pas la fenêtre assombrie abaisser et une main dans un gant noir se lever furtivement un revolver par l’ouverture.

(Rose-Marie watches Agent Giscard until he disappears around the corner. She does not see the car that has stopped across the street. She does not see the darkened window lower and a hand in a black glove furtively raise a revolver through the opening.)

Est-ce que c’est la fin pour l’héroïne de la France? Cette femme–si belle, si intelligente, si courageuse, si digne, si bienveillante, si généreuse, si humble contre nature, and si . . . vertueuse -sera morte par la balle d’un assassin?

(Is this the end for the heroine of France? Will this woman-so beautiful, so intelligent, so courageous, so dignified, so benevolent, so generous, so unnaturally humble, and so . . .virtuous-die from an assassin’s bullet?)

Story and translation is copyright © by the author and used with permission.

 

-

 

 I wrote “L’héroïne de la France” during the early months of spring semester 2000 as part of an independent study program in French that Madame Nichols graciously agreed to. Part of the motivation for the story’s creation came from my love of short stories (a fondness that was born in my American and English literature classes in junior high and has not waned since), but the lion’s share can be attributed to the challenge that writing the story offered. While I admittedly felt somewhat straitjacketed by my limited French (I had taken beginning French the previous semester), what I lacked in skill I hoped to make up for in zeal. Madame Nichols’ editing of the French, of course, was invaluable and gave the story coherency.

Would I do it again? Mais oui! It WAS challenging, sometimes arduous, but I enjoyed it immensely. It was a wonderful way to test the skills I had learned as well as attempt new ones. A sequel? We’ll see.